HP16500B: Remplacement du disque dur
Il y a peu, en mettant en marche mon analyseur logique, j’ai eu la désagréable surprise d’avoir un message d’erreur au démarrage m’informant d’un problème avec le disque dur. Et sans disque dur, l’appareil ne peut pas charger son système autrement que par le biais de disquettes, ce qui est très lent et plus aussi fiable maintenant (les disquettes ont en effet plus de 25 ans). Afin de savoir d’où venait le problème, j’ai donc décidé de le démonter.
Cet analyseur est équipé d’un disque dur IDE Quantum ProDrive ELS de 127 Mo qui n’est pas aussi simple à enlever, surtout si l’analyseur est équipé de son module réseau, mais il y a bien plus compliqué. Une fois enlevé, j’ai branché ce disque dur à une alimentation de PC et cela m’a permis de constater que le problème venait bien du disque dur et non de l’analyseur lui-même. En effet, à la mise sous tension, le moteur de rotation du plateau se met bien en marche, mais le disque dur ne gratte pas, entendez par là que les têtes de lecture ne bougent pas, puis après quelques secondes, le moteur s’arrête et le disque dur n’émet plus aucun bruit.
Quelques recherches sur Internet m’ont permis de découvrir que ce problème est connu et qu’il touche également tous les appareils de mesures ou les ordinateurs de cette époque équipés de ce disque dur, ou plutôt de cette série de disques durs. Je n’étais donc pas conscient que tôt ou tard, je serais confronté à ce problème. Ce qui est grave, cela n’est pas tant que le disque dur soit HS (il est remplaçable, même si cela peut être assez compliqué pour un appareil de cette époque), mais plutôt les données qu’il contient. Alors, qu’elle est cette panne exactement ?
En fait, c’est un problème mécanique et non électronique: Au repos, les têtes de lecture sont parquées vers le centre du ou des plateaux. Dans cette position, les têtes de lecture ne sont plus en contact avec les plateaux, elles sont plaquées contre une butée qui interrompt leur course vers le centre des plateaux et immobilisées par un levier en plastique. Lorsque le disque dur est mis en marche, la rotation des plateaux provoque un mouvement d’air à l’intérieur du disque dur qui actionne le levier en plastique, débloquant ainsi les têtes de lecture qui peuvent se mouvoir librement. Or, cette butée est faite d’un caoutchouc qui, avec le temps, change de propriété: il devient mou, se liquéfie et colle. Ainsi au démarrage, soit les têtes de lecture sont collées à cette butée et n’arrivent pas à s’y détacher, soit elles sont allées trop loin vers le centre des plateaux parce que le caoutchouc est devenu mou, ce qui bloque le levier qui les maintient au repos. Réparer le disque dur est possible, je l’ai fait sur un autre modèle acheté défectueux sur Ebay pour l’occasion (voyez ma chaine youtube), mais cela n’est pas l’objet de cet article.
Grace à la manipulation décrite dans une vidéo de ma chaine youtube, j’ai pu débloquer ce disque dur et je me suis empressé d’en faire une image sous Linux. Pour ce faire, il n’y a rien de plus simple: il suffit d’utiliser la commande « dd ». Il est possible de monter cette image, qui est au format « FAT » et qui ne contient aucune table de partitions, en ajoutant l’option « conv=swab », car les octets de poids fort et faible sont inversés, ce qui vient probablement du fait que le microprocesseur de l’analyseur soit un « big-endian ». Au moins, mes données sont à l’abri. J’ai fait plusieurs tentatives de remplacement avec d’autres disques durs de l’époque et plus récents sans succès: Soit l’analyseur se bloquait au démarrage avec un message d’erreur logiciel et un code, soit il se bloquait au formatage. Finalement, après plusieurs recherches sur Internet, j’ai choisi de le remplacer par une carte compact flash.
En effet, les cartes compact flash sont des unités de stockage basées sur de la mémoire flash (d’où leur nom), mais disposant d’une interface compatible ATA. Elles constituent en cela une solution de remplacement idéale. La carte compact flash que j’ai choisie est la « ICF 4000 Industrial » de la société ‘ »InnoDisk ». Elle fait 128 Mo, ce qui est largement suffisant. Une carte de plus grande capacité risque de toute façon de ne pas être gérée par l’analyseur. Comme il faut un adaptateur pour la relier à l’interface IDE de l’appareil, j’ai choisi le modèle « IDE2CF » de la société « startech.com ».
J’ai d’abord installé la carte provisoirement dans l’analyseur logique afin de la lui faire formater pour être sûr de n’avoir aucun problème par la suite. Deux messages d’erreur sont apparus successivement dès la mise en marche, mais cela n’a été sans conséquence par la suite: Ils étaient simplement dus au fait que la carte n’était pas encore initialisée.
Une fois formatée, je suis retourné sous Linux pour y copier les fichiers système en utilisant l’image du disque dur d’origine: Il a d’abord fallu que je fasse une image de la carte compact flash en inversant les octets de poids fort et faible pour y copier, une fois montée, les fichiers du système de l’analyseur provenant de l’image de son disque dur d’origine. Cela fait, il ne restait plus qu’à sauvegarder sur la carte compact flash, l’image ainsi complétée. Deux trous percés, deux boulons et quatre écrous plus tard, la carte était définitivement installée.
Le remplacement du disque dur par une carte compact flash est un succès, et je peux donc continuer à utiliser mon analyseur logique. Utiliser une carte compact flash en lieu et place du disque dur n’accélère en rien l’appareil, sauf au démarrage puisque la carte est utilisable de suite, alors qu’il fallait un certain temps pour que le disque dur s’initialise (Je gagne ainsi près de 10 secondes). Si vous utilisez cet appareil ou tout autre de la même époque et utilisant un disque dur, prenez le temps d’en faire une copie de sécurité et songez à son remplacement, car ce genre de panne arrive souvent au mauvais moment.